blanc.jpg (679 octets) blanc.jpg (679 octets) blanc.jpg (679 octets) blanc.jpg (679 octets)

=== LE RENSEIGNEMENT MILITAIRE ===

Le renseignement est utilisé dans de nombreux domaines, plus ou moins proches des opérations de combat, tels que les relations internationales, la lutte antiterroriste, le maintien de l’ordre public, la défense d’intérêts économiques ou stratégiques. La mise en oeuvre d’opérations militaires crée des besoins spécifiques en matière de renseignement, dont le renseignement de combat.


IPB - Les sources de renseignement - ROHUM - ROEM - ROIM - La dissémination du renseignement - Le renseignement militaire en France


Lorsque le commandement d’une unité est amené à préparer et à mettre en oeuvre une opération de combat, la conception de son plan d’action crée des besoins spécifiques en renseignements. Les unités de renseignement, composées d’officiers de renseignement et de leurs équipes, sont chargées de collecter les renseignements nécessaires au commandement, avant, pendant, et après l’opération : c’est le renseignement de combat.

Les unités de renseignement sont polyvalentes et ont à effectuer un nombre important de tâches dans la collecte du renseignement de combat, les principales sont :


1- Donner une vision claire du champ de bataille et de l’ennemi à travers des procédures telles que l’IPB (Intelligence Preparation of the Battlefield), formuler des recommandations afin de souligner les problèmes spécifiques qui adviendront dans la future opération, créer des scénarios pointus afin d’anticiper les réactions de l’ennemi et des différents acteurs du théâtre d’opérations.

2- Aider au repérage des cibles et objectifs, conseiller les meilleurs moyens d’acquisition, et d’élimination. Ce travail permettra de coordonner le déroulement des opérations, et d’optimiser l’utilisation des moyens mis en oeuvre.

3- Évaluer les capacités de renseignement de l’ennemi, et repérer ses actions de reconnaissance. Analyser les différents moyens à disposition afin de stopper ou de mettre à profit les opérations de renseignement ennemies.

4- Évaluer les besoins spécifiques en renseignement de l’opération, et déterminer les meilleurs moyens à employer afin de répondre à ces besoins, prévoir des missions de reconnaissance et de renseignement pré-opératoires.

5- Aider à l’évaluation des moyens (matériels, opératifs...) spécifiques qui seront nécessaires aux unités au cours de l’opération.

6- Planifier et opérer des missions de renseignement au cours de l’opération afin de fournir au commandement des informations précises en temps réel.

 

L'IPB  : Intelligence Preparation of the Battlefield


L’Intelligence Preparation of the Battlefield (IPB) est une procédure américaine de renseignement préparatoire au combat, appliquée au champ de bataille. Ce travail préparatoire est effectué dans le but de donner une vision globale de l’environnement dans lequel les unités auront à travailler, tout en déterminant de façon précise les paramètres qui influeront sur le déroulement des opérations. L’IPB est un modèle américain qui trouve ses équivalents dans toutes les armées, il est en général effectué par une ou plusieurs équipes formées d’officiers de renseignement et de spécialistes militaires.


L’organisation des unités ennemies est étudiée en détail afin d’aider le commandement dans l’élaboration de plans d’action adaptés aux caractéristiques spécifiques des forces ennemies. Les équipes chargées de l’IPB, forme un profil concret et détaillé des forces ennemies, en étudiant en détail leur doctrine, leurs méthodes et la qualité de leur entraînement, le niveau de formation et de compétence de leurs membres, leur organisation hiérarchique et les particularités de leur commandement, ainsi que leurs capacités opérationnelles globales, incluant leurs structures logistiques et leurs moyens de communication. Ces équipes complètent ce profil en étudiant les caractéristiques techniques des matériels et armements ennemis, en collaborant avec les équipes du renseignement technique et avec les unités spécialistes de l’armement. Elles créent à l’aide des ses informations des modèles-types de l’organisation opérationnelle des unités ennemies.


Les équipes chargées de l’IPB, étudient en détail le champ de bataille, en utilisant toutes les informations à leur disposition. Elles utilisent des données topographiques, météorologiques, géologiques, botaniques, architecturales, des vues aériennes, des rapports militaires ou scientifiques et des ouvrages traitants de leurs zones d’intérêts, afin de connaître avec précision cet environnement dans le but d’obtenir une vision précise et étendue du champ de bataille. Cette représentation du champ de bataille permet de conseiller le commandement sur les voies et modes d’accès aux objectifs, ainsi que sur les avantages et les risques du terrain pour les unités engagées dans l’opération.

Les équipes de renseignement chargées de l’IPB, complètent l’analyse du champ de bataille et des forces en présence, en étudiant les données ethnologiques, sociologiques, économiques, et politiques concernant la zone d’intérêt, dans le but de donner une vision claire et complète des présences civiles sur le champ de bataille. Elles étudient également les questions juridiques afin de rappeler au commandement les lois, traités, et règles d’engagement (ROE), auxquels sont soumises les forces armées sur les différentes zones du champ de bataille.

Ces unités de renseignement peuvent mener ou demander la mise en oeuvre d’opérations de renseignement supplémentaires, si elles jugent qu’un besoin de renseignements spécifiques se fait sentir au cours de leur travail d’analyse.

Ces équipes étudient, à l’aide de l’ensemble de ces informations, les influences réciproques du champ de bataille et des forces en présence, au niveau opératif, logistique, matériel, humain et environnemental. Elles élaborent à partir de leurs conclusions, différents plans d’actions pour les forces ennemies classés par taux de probabilité, et mettent en valeur les lacunes possibles du plan d’action préliminaire choisi par le commandement. Elles conseillent le commandement sur l’ordre d’engagement des cibles, les moyens à utiliser pour détruire ou protéger des objectifs, et le renseignent sur les signaux indiquant la mise en place d’un plan d’action spécifique par l’ennemi.

Au cours de l’opération, ces équipes conseillent le commandement, grâce à leurs connaissances approfondies du théâtre d’opérations et de ses intervenants. Elles coordonnent le cycle de renseignement qui se poursuit durant l’opération, analysent les informations renvoyées par les unités sur le terrain et conseillent le commandement dans la réévaluation de son plan d’action. Suite à l’opération, ces unités rédigeront un rapport analysant les modifications apportées au théâtre d’opérations, à l’intention du commandement.

 

Les sources du renseignement :


Les unités militaires de renseignement travaillent à partir de différentes sources, généralement exploitées par des unités spécifiques, composées d’officiers de renseignement spécialisés.

 

Le renseignement d'origine humaine ROHUM


Le renseignement humain (ROHUM) est un outil précieux pour le commandement, il lui permet d’obtenir des renseignements en provenance directe des acteurs du théâtre d’opérations que sont les personnels alliés ou ennemis, ainsi que les civils. Il lui permet ainsi d’obtenir des points de vue qui ne peuvent être donnés par d’autres sources de renseignement. A travers la collecte de renseignement humain, les officiers de renseignement cherchent à déterminer les capacités, l’ordre de bataille, les vulnérabilités et les intentions des forces ennemies, afin de donner au commandement une vision éclairée de leur processus décisionnaire.


Les officiers de renseignement utilisent plusieurs moyens afin de collecter leurs informations :

+ Le Debriefing des personnels alliés qui sont ou ont été présentes sur le théâtre d’opérations, ou en contact direct ou indirect avec l’ennemi.

+ La surveillance, directe ou non, d’une source, qui permettra de collecter des informations, par sa présence sur une position spécifique du théâtre d’opérations

humint.jpg (23235 octets)


2ème régiment de hussard

Les unités spécialisées dans le renseignement humain ont besoin d’autonomie pour effectuer leur tâche. Elles sont équipées d’armements légers et compacts, souvent dissimulés durant la collecte de renseignement. Ces unités se déplacent le plus couramment en utilisant des véhicules légers et tout-terrains de type 4x4, et sont parfois amenées à adopter une apparence civile et donc à quitter leurs uniformes et à utiliser des véhicules banalisés.   Elles sont équipées de matériels d’observation et d’enregistrement jour/nuit, d’appareils de communication à longue portée, de matériels d’interceptions des signaux et communications, et ont un fort taux d’informatisation


Versatiles par nature, elles peuvent être amenées à désigner des cibles depuis leurs postes d’observation, ou à communiquer avec des populations ne parlant pas l’anglais avec l’aide des interprètes couramment détachés dans ces unités. Les membres de ces unités changent souvent d’environnement, et opèrent parfois loin de leur base, sur de longues périodes. Ils ont suivi un entraînement poussé à la survie en milieu hostile et sont des individus polyvalents.

 

Le renseignement d'origine électro-magnétique ROEM
 

L'exploitation des signaux (ROEM), est divisé en plusieurs branches :
- L’ interception des signaux de communications
- L’interception des signaux électromagnétiques hors-communications qui inclut le renseignement télémétrique, et l’interception des signaux radars.

Les unités ROEM, sont chargées d’intercepter les signaux (électroniques, informatiques, radio, téléphoniques, radars...) afin de les analyser et d’en tirer des informations à but militaire.

 

Les unités spécialisées dans le renseignement électronique sont chargées d’intercepter les radiations électromagnétiques hors-communication, et de les analyser. Ces unités utilisent des capteurs aériens et terrestres afin de détecter et analyser des signaux tels que les émissions radars ou les émissions de divers appareils électroniques (GPS, systèmes de guidage, systèmes de visée/désignation, balises, véhicules, émetteurs de surveillance...). Elles effectuent des balayages de larges bandes du spectre électromagnétique, ce qui constitue une détection préliminaire pour les interceptions. Les unités sont également chargées d’évaluer, et de mettre en oeuvre les meilleurs moyens de guerre électronique dans le but de brouiller, gruger ou détruire les émetteurs et récepteurs électroniques ennemis. Ces unités sont aussi chargées de veiller à la régulation des émissions électroniques alliées afin d’assurer la discrétion et la sécurité de la force.

 


44ème  régiment de transmission

Les unités sont aussi spécialisées dans l’interception et l’exploitation des communications. Ces unités effectuent également le décryptage des informations collectées, et utilisent donc des matériels d’analyse des signaux spécifiques (ordinateurs d’analyse à très haut rendement, ordinateurs-dictionnaires, logiciels de reconnaissance vocale... ). Elles interceptent les communications par ondes radios à haute fréquence, par ondes radios à ondes ultra-courtes, les communications téléphoniques, les télégrammes, le courrier papier, les communications via internet ou autres réseaux informatiques. Ces interceptions sont faites à partir de stations d’interceptions, statiques ou embarquées.

 

Le renseignement d'origine image ROIM
 

Le renseignement image (ROIM) permet d’apporter une compréhension “visuelle” du champ de bataille au commandement, il a été fortement modernisé par l’utilisation des drones. Le renseignement image est divisé en 5 catégories ; Visuelle, Photographique, Radar, Infrarouge, et Electro-Optique.


61ème Régiment d'artillerie

- L’observation de type visuelle est effectuée à l’oeil nu ou à l’aide de matériels optiques spécifiques. Cette méthode permet une reconnaissance préparatoire afin de repérer les premiers objectifs ou définir des zones d’observation futures.

- L’observation de type photographique, est effectuée à l’aide d’appareils photographiques standards ou à objectif panoramique.

- L’observation de type infrarouge, permet de repérer les objets dont émanent des ondes infrarouges et donc de repérer l’activité humaine ou mécanique, ainsi que tous les corps chauds (humains, véhicules, habitations...), y compris ceux équipés de camouflages non-absorbants des ondes IR. Ce système est particulièrement efficace de nuit.

- L’observation de type radar, permet de créer une image à faible résolution, permettant la prise de vue de cibles mouvantes, et l’indiquation de leurs directions et vitesses. Ce système fonctionne également de nuit, et quasiment par tous les temps.

- L’observation de type electro-optique, permet une prise de vue enregistrant des paramètres et des contrastes peu ou pas visibles par l’oeil humain. Ces prises de vue peuvent être traitées à l’aide de moyens informatiques dans le but de faire ressortir des éléments peu visibles y compris dans une obscurité moyenne.

 

La dissémination du renseignement :
Le renseignement militaire est collecté à des fins stratégiques et tactiques, son aboutissement est l’utilisation de ses produits par les unités en opération, et le succès des missions qui leurs sont confiées. Les unités chargées de la dissémination du renseignement sont chargées d’analyser, de conditionner, et de répartir les informations collectées, en prenant en compte les spécificités des unités et de leurs besoins. Ces unités ont une connaissance étendue des domaines d’activités, des rôles, des capacités, et des zones de déploiement de chaques unités auxquelles elles doivent transmettre l’information.


Drone SDTI en vol (image ONERA)


Les unités de renseignement militaires  travaillent à l’aide, de systèmes informatisés de regroupement des informations utilisant toutes les sources de renseignement et permettant la création de larges bases de données actualisées. Les unités de renseignement transmettent les informations collectées aux unités de dissémination via des réseaux informatisés, qui permettent de saisir et de transmettre en temps réel des informations utiles de tous types.
Le renseignement militaire en France :


En France, le renseignement militaire est sous la responsabilité de plusieurs services, dont les 3 principaux :

- La DGSE, composée de la Direction de la Stratégie (Intérêts Stratégiques), la Direction du Renseignement (Renseignement toutes-sources), la Direction de l’Administration, la Direction des Opérations (Opérations Spéciales), et la Direction Technique (Renseignement SIGINT).

- La DRM, Direction du Renseignement Militaire, regroupe des fonctions de renseignement toutes-sources, d’analyse du renseignement SIGINT, et IMINT, ainsi que la composante inter-armées HELIOS.


- La BR, Brigade Renseignement, regroupe des unités des transmissions et du renseignement, afin de collecter et d’analyser le renseignement humain, électronique et image.

Dans l’armée française, le renseignement d’origine électromagnétique est nommé ROEM équivalent de SIGINT, le renseignement d’origine humaine est nommé ROHUM équivalent d’HUMINT, et le renseignement d’origine image est nommé ROIM équivalent d’IMINT.


Sources : confidentiel.net